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GRATITUDE



RENCONTRE IMPRÉVUE


Jeudi dernier, pour le souper on décide de descendre au village. En fait, cette expression me fait sourire parce qu’on habite au village alors, on va au village du village. Ici, on dit la « plaza » pour parler du lieu où se trouvent principalement les restos. Ils sont tous là, concentrés en rond, autour de la place publique. Les chaises, collées les unes sur les autres. On se parle, d’un resto à l’autre. On discute avec la serveuse qu’on a vue la veille. Celle qui travaille à l’autre resto. Sans gêne. Sans trahison. En toute liberté.



Donc, en tentant de comprendre un menu affiché sur une porte de resto, j’entends tout près un « c’est bon » bien franc. Je me retourne lentement et recule de deux pas. Je regarde le couple attablé qui me semble bien sympathique au premier coup d’oeil et demande:

« Bonjour, est-que j’ai bien entendu parler en français par ici? »

Et c’est là qu’a débuté une belle histoire d’amitié. Virginie s’est empressée de nous inviter à nous asseoir avec eux et Nady a tiré une chaise pour appuyer l’offre de sa conjointe.


Ils sont tous les deux à la retraite. L’une est native de Paris, en France et l’autre, natif… du Liban, au Liban. On a passé le reste de la soirée avec eux. On a jasé de tout et de rien mais surtout de tout. Rien de banal. Des conversations intéressées. De l’humanisme, quoi! Virginie avec son aplomb, sa spontanéité et son rationalisme m’a plu tout de suite. Vous me connaissez: je fonds face à l’authentité. Et que dire de Nady avec sa douceur, sa joie de vivre un peu gamin sur les bords, son altruisme ?! J’étais sous le charme.


Nous en étions encore aux balbutiements quand j’ai dit à Virginie: « Virginie, je t’adore! Si j’habitais ici, je voudrais certainement être ton amie. - Ben, c’est quoi le problème? Pourquoi on serait pas amies?!! »

Paroles appuyées d’un regard l’air de dire « Ben d’où tu sors, toi?! »

T’es pas prête, Virginie!


Plus tard, un autre couple est venu se joindre à nous, puis d’autres personnes sont passées par là! Tout le monde semble se connaître et tout le monde semble se respecter. Le soir même, Nady nous donnait rendez-vous, à Charlie et moi, pour une virée à la plage le lendemain. Chose dite, chose faite. On s’est pointé chez-eux, le sourire fendu aux lèvres. Trop heureuses d’être là avec notre nouvel ami.




SE RECONNAÎTRE DANS L’AUTRE


Après quelques brassées dans la mer, Charlie s’est « sacrifiée » pour surveiller nos choses. En fait, elle en profitait pour se prélasser au soleil et recharger ses batteries. La solitude lui permet de se retrouver et se « recrinquer » comme on dit par chez-nous. Tant qu’à moi, c’est dans les relations, parmi les humains que je me régénère.

Nady qui a l’habitude des longues marches au bord de la mer, m’a invitée à me joindre à lui. J’ai donc sauté à pieds joints sur l’occasion. C’est ainsi qu’on a déambulé pendant plusieurs kilomètres, au son des vagues, une brise rafraîchissante qui nous soufflait dans les cheveux et des réflexions riches et profondes qui animaient nos conversations. On était fait pour bien s’entendre.



Nous avons passé un maximum de temps avec nos nouveaux amis. Nous sommes retournés à la plage, au resto… Nous nous sommes taquinés comme c’est pas possible, et nous avons glissé sur la tendresse à d’autres moments. Charlie qui était si jeune par rapport à la moyenne d’âge des gens qui nous entouraient, était bienvenue et faisait partie des nôtres!


Notre passage à Ojén nous a permis de retrouver un rythme de vie acceptable, de s’organiser, de se donner des nouveaux repères et s’ancrer dans notre nouveau mode de vie en Espagne. Pour ma part, jusqu’à notre départ de Ojén, je ne me sentais pas prêtes à louer une auto pour se promener au travers les montagnes, sur les routes sillonnantes, si communes par ici. J’avais besoin de prendre le temps de me déposer et créer une distance avec ma vie stressante, au Québec. Ma fille a su respecter ce besoin.


Un dernier petit déjeuner nous a permis de se dire au revoir. Nady a eu la grande gentillesse de nous ramener à Marbella où nous devions prendre l’autobus pour Malaga.

La bonne nouvelle: nous avons rendez-vous en décembre lors de leur visite à leur fille qui vit à Montréal. Vous aurez donc le plaisir de les croiser à nouveau.



Cette transition entre le Québec et l’Espagne m’a permis d’atterrir avec souplesse. Croiser des humains de qualité sur notre route, danser avec la mer et respirer au rythme de ses vagues, évoluer dans ce contexte aux côtés de ma fille et la voir prendre sa place de jeune femme dans la vie avec assurance et pleine de reconnaissance pour les êtres qui l’entourent, bref, ce début de parcours m’a inondée de gratitude.


Quelques clichés en vrac:


  • Des idées de plats pour les épicuriens de ce monde

  • L’étroitesse des rues

  • Notre ami le chat (le chat du village)

  • La mer et sa beauté

  • Notre visite des grottes d'Ojén

  • Fleurs partout

  • Citronniers partout

  • Des arbres et plantes partout



Maintenant, un tout nouveau chapitre nous attend à Álora. À suivre dans le prochain article: notre périple au Caminito del Rey et notre trop court séjour dans le très joyeux « Circus Wagon ».



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